La réalité augmentée est apparue il y a une dizaine d’années peu de temps après la création des smartphones, tablettes et autres technologies portatives. Elle permet de combiner réel et virtuel en superposant des informations dites virtuelles au réel, en utilisant notamment des pictogrammes type Flashcode ou QRcode.

Ainsi plusieurs institutions – notamment publiques – se sont essayées à ce type de technologies afin de mettre en avant leurs collections et de rendre des visites plus ludiques. Par exemple, la Communauté de commune de Batsurguère (65) s’est associée au service d’Archives départementales des Hautes-Pyrénées pour créer l’application « Ballade en vallée de Batsurguère ». Cette app permet à l »utilisateur de découvrir la région via le prisme du patrimoine. Ainsi des photographies anciennes, des paroles d’habitants viennent se superposer aux lieux visités et permettent aux visiteurs d’accéder à une vision différente. Ces initiatives sont encore rares mais elles peuvent être un véritable outil de médiation tout à fait ludique et innovant !

Selon Thomas Chaimbault-Petitjean, formateur à l’ENSSIB, la réalité augmentée peut permettre de nombreux apports variés : la valorisation des collection des bibliothèques, l’amélioration des services, une nouvelle forme de médiation, des outils de signalétiques, etc. Pour autant, il insiste sur l’importance d’avoir un véritable projet et de ne pas se lancer dans la réalité augmentée dans le seul but d’attirer des nouveaux publics. Si les bibliothécaires ou futurs bibliothécaires peuvent formuler des inquiétudes en terme de formation informatique, Thomas Chaimbault-Petitjean se montre rassurant : plusieurs solutions clefs en main existent avec des interfaces simples. Cependant, c’est un travail qui nécessitera curiosité et innovation de la part des bibliothécaires.

Focus sur l’exposition « Le passé augmenté » organisée par les Archives municipales de Bordeaux :

L’exposition s’est tenue en septembre 2015 dans le Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP) mais également à l’extérieur… En effet, en plus de l’exposition qui se tenait à l’intérieur du CIAP, neuf agrandissements de photographies issues des Archives et trois tableaux de la ville étaient exposés place de la Bourse, à Bordeaux. Les visiteurs, une fois munis d’une tablette et équipés de l’application « Le passé augmenté » pouvaient alors découvrir des photos du patrimoine bordelais en 3D et évoluer au sein de cette représentation 3D.Encore aujourd’hui il est possible de « visiter » cette exposition sur son site internet : le passéaugmenté.fr muni de l’application !

D’autres initiatives du même type sont à citer :

  • Le Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux qui présente la bataille de la Marne via un « serious game » en mode réalité augmentée
  • La Bibliothèque de la Cité des sciences et de l’industrie (Paris) développe la réalité augmentée sur plusieurs formes (valorisation des collections, plan interactif, etc.)
  • Les Archives municipales de Marseille, ont proposé jusqu’à la fin du mois d’avril un voyage interactif à l’aide de casques immersifs…

Source : Texier, Bruno et Jost, Clément. Réalité augmentée : un nouveau regard sur le patrimoine. Archimag, n°290, Décembre 2015 – Janvier 2016 . ISSN 0769-0975.

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